Hello !
Pour te répondre, Rose, c'est effectivement le problème. On a du mal à savoir s'il faut dire ou pas, d'où nécessité de prendre le temps de la réflexion.
Il n'y a pas un jour, depuis le « départ » de mon frère, où je ne me reproche pas de ne pas avoir parlé, expliqué mon cheminement, la façon dont j'avais vécu les choses, les raisons, mes ressentis aussi.
Qui sait, cela lui aurait peut-être permis de réaliser certaines choses plus tôt et peut-être d'y travailler dessus, notamment sur les addictions dues aux souffrances intérieures...
Cela m'aurait aussi sûrement permis d'éviter cette horrible mésaventure en juin 2010, où cette personne, ces personnes, qui n'avaient rien compris à rien, m'ont imposé le silence à grands cris (hurlements serait plus approprié).
Mais c'était significatif de la façon dont nous avons vécu, avec mon frère, donnant la priorité aux ressentis de notre mère, étouffant les nôtres, et surtout nos besoins intérieurs, comportements qui nous ont amenés à l'auto-destruction.
A cette époque là, mon frère avait déjà des problèmes de santé sérieux, et j'étais déjà inquiète, mais je m'étais laissé imposer le silence, comme toujours.
Le destin de mon frère prouve parfaitement la nécessité impérative de ne pas sous estimer l'impact que peuvent avoir des drames sur l'entourage, TOUT l'entourage, enfants compris, car ce sont les premières victimes silencieuses, même des années après les faits, d'où l'importance et l'urgence de se soigner, de se faire aider, PAR DES PROFESSIONNELS COMPETENTS, tant pour soi, pour s'éviter des épreuves, que pour ses proches qui s'ils souffrent, courent plus de risques de développer des maladies graves, voire fatales et pour les générations futures qui risquent de porter le poids de tout ce qui est étouffé, nié, par ricochet.
Toutes les souffrances sont dignes de respect, de compassion, ne l'oublions pas, car nous ne sommes dans la peau de personne, et il faut bien prendre garde à ne pas minimiser, et encore moins mépriser celles que nous n'avons pas vécues, même si elles sont trop souvent silencieuses.
Pourtant, l'aide avait été mise sur ma route, j'aurais pu m'éviter tout cela, mais je n'ai pas su la voir.
A cette époque là, en 2010, j'avais hésité à me rendre chez un professionnel de psychologie diplômé et reconnu, pourtant, dont on m'avait dit à plusieurs reprises beaucoup de bien, et qui, « coïncidence», officie à 5 km du domicile de ma famille, (50 km de chez moi, à l'époque). Je suppose que lui m'aurait aidée à extirper ce sur quoi j'avais mis le déni, avec sa compétence, sa réelle compassion.
Au lieu de cela, malgré tous les signes et intuitions négatifs, je m'étais finalement décidée brusquement à parcourir 250 km (500 aller/retour), espérant que des conférences m'aideraient à trouver ma solution ! Cela semblait tellement plus simple que de prendre du temps pour chercher.
Je l'ai payé très cher (à tous points de vue).
Il faut bien réaliser que les personnes attirées par ces conférences sont la plupart du temps pétries de souffrances. S'il n'y a pas un encadrement de professionnel en psychologie sérieux, compétent, capable de remettre la situation sur les rails dans le respect de tous (et non pas uniquement de celle qui fait rentrer des sous dans les caisses, face à celle qui ne peut pas payer une adhésion), on assiste à de graves dérives dont les conséquences peuvent être dramatiques.
Si j'ai eu du mal à me remettre de cette horrible expérience, c'est parce qu'elle a trouvé en moi un écho déstabilisateur dans un vécu non « soigné », car non pris en compte, mais peut-être aussi ce fait tentait-il d'attirer mon attention sur le danger de se taire et pis encore de se laisser museler.
Mon expérience pouvait aider, aurait dû aider...
Le vécu dramatique de notre mère nous a toujours amenés à donner la priorités à ses ressentis et à nier les nôtres. L'important était de lui éviter des peines supplémentaires.
On ne pouvait pas se plaindre, on n'en avait pas le droit, quoi qu'il nous arrive, étant donné tout ce qu'elle avait passé, elle.
Nous avons vécu inconsciemment dans le sacrifice, pour tenter d'apporter un apaisement, une compensation, une illusoire et impossible réparation au malheur.
Oui, mais notre « Maître intérieur » respectif, il savait, lui, ce que nous ressentions, il savait que personne n'est venu sur terre pour se sacrifier, il ne trouvait pas normal, lui, que nous nous niions ainsi, et il n'a trouvé que la maladie pour se faire entendre.
Moi j'ai eu la « chance » (enfin, bon, vu sous un certain angle...) que cela se produise quand j'étais bien plus jeune, que j'avais mes enfants, et surtout de ne pas avoir coupé tout à fait le lien avec mes chers Anges, qui m'ont probablement guidée pour trouver les réponses à mes
« Pourquoi ??? » désespérés.
Souvent je disais, au plus profond du précipice et de l'anorexie, que j'aurais préféré avoir un cancer, ainsi j'aurais su de quoi je crevais.
La compréhension venue, j'ai cherché à me protéger et protéger mes enfants de la reproduction des schémas familiaux toxiques, mais je ne me le suis pas pardonné. Un enfant n'a pas le droit de juger ses parents, n'est-ce pas ?
Mais voilà, ce qui n'a pas été empêché devait être, c'est ainsi, mais je suis bien décidée à ne plus jamais me taire quand je ressentirai viscéralement de dire quelque chose, et pour y arriver, je travaille, grâce à mes chers inspirateurs célestes, à évacuer tout ce vécu douloureux, d'où aussi mes silences, ces derniers mois.
Je ne voudrais pour rien au monde revivre cette horrible expérience.
Il ne s'agit pas de chercher à convaincre, ce n'est pas le but, chacun est libre, mais de dire, simplement mais fermement, et aussi d'expliquer le plus possible, à chaque occasion, même si ça ne fait pas plaisir, même si ça casse l'ambiance, car de toute façon, quand les choses qu'on redoutait arrivent, hélas, l'ambiance, elle est en miettes, et les larmes empêchent de voir les morceaux pour les ramasser.
Mais si je me le tiens pour dit, j'essaie aussi de travailler sur le sentiment de culpabilité qui n'a pas lieu d'être (et non de le chasser, car tout ce sur quoi on met le mouchoir dessus nous explose à la figure à un moment ou un autre).
D'autant plus qu'un jour où nous circulions en voiture, avec ma belle-soeur, évoquant « l'absent », et chacune s'employant à déculpabiliser l'autre, il s'est trouvé que ma belle-soeur a fondu en larmes.
Catastrophée, je lui ai dit qu'il fallait qu'on arrête d'en parler, et de tenter de refaire l'histoire à l'envers.
« Allez, on va écouter la musique », lui ai-je dit en montant le son de l'autoradio...
Et c'était...
Francis (prénom de mon demi-frère) Cabrel, qui chantait :
« Je l'aime à mourir » !!!!!!
Chanson avec laquelle, vous vous en souvenez, j'avais eu des signes réconfortants quant à la « fin » de mon frère, et notamment sur le fait qu'il avait fait ce choix de départ là (au moment de choisir cette incarnation là), par Amour, pour me délivrer du poids du sentiment de culpabilité par rapport à lui et à sa relation avec notre père (que mon vécu m'avait inculqué), et dont, même si elle n'avait absolument pas lieu d'être, je n'avais jamais réellement pu me libérer, mais aussi pour permettre à sa chère épouse de trouver en elle et en elle seule son « Sauveur ».
Je voudrais aussi préciser, j'ai réalisé récemment le lien avec cet incident destructeur de juin 2010, et plus particulièrement à l'attention de certain(e)s voyant(e)s (une infime minorité, Dieu merci, car hautement dangereux), persuadés d'avoir la vérité (si ça pouvait les amener à plus d'humilité, de respect et de réflexion, ce serait bien), qu'une des racines de notre histoire familiale difficile, et des souffrances de mon frère, donc des miennes par ricochet, a été les affirmations d'une « voyante » à qui mes parents n'avaient rien demandé d'ailleurs (étrange « coïncidence », non?), mais qui avait eu la prétention de faire des révélations parfaitement erronées sur eux (sans les connaître) à un ami de mon père, lequel s'est empressé de les relayer.
Le destin était en marche, mû par cette « bonne » femme et « l'ami » en question, qui eux, auraient mieux fait de la fermer et de ne pas chercher à jouer les Don Quichotte.
Je n'en dirai pas plus, car c'est trop personnel et je n'ai pas encore travaillé sur la colère.
Chacun a sa place ici bas, on ne peut aller vers la Lumière en éteignant la sienne propre, ni en permettant à quiconque de l'éteindre en nous, non plus surtout qu'en éteignant celle des autres, mais il est primordial que chacun reste à sa place, dans son rôle lié à ses compétences, (et en matière de psychologie cela demande des années d'étude, le pouvoir de l'esprit est bien trop compliqué à appréhender), afin de ne pas, justement, éteindre la Lumière de son prochain par ignorance, voire pire encore.
Je reviendrai sur le sujet car j'ai lu le livre de Marie Fugain:
"Moi on ne m'a jamais demandé comment j'allais"
Voilà, bonne journée !