Hello !
Quand j’aurai plus de temps, je vous parlerai de ce qui m’a été expliqué par mes chers inspirateurs célestes sur la façon de survivre et les conséquences des vécus dramatiques dont on n’a pu se libérer.
En attendant, voici quelques uns des nombreux signes autour du « départ » de mon frère.
Je suis arrivée trop tard, le samedi soir. Il avait été amené. Nous nous sommes rendus le lendemain au village où il avait été déposé. C’est un village qui porte le nom d’un Saint, que je ne connaissais pas. Je n’aime pas trop la région de Carcassonne, mais cette petite route qui menait à ce village traversait un paysage magnifique, que mon frère aimait beaucoup, et où ils aimaient aller promener avec ma belle-sœur.
Ce qui m’a frappée, c’étaient les étendues de petites fleurs qui couvraient les talus, à perte de vue, semant des taches de toutes les couleurs : rose, rouge, bleu, violet… C’était enchanteur, et j’ai ressenti que cela devait préfigurer les jardins du Paradis qu’il foulait maintenant.
Nous y sommes revenues dans l’après-midi avec ma fille, ma petite-fille, ma mère et ma belle-sœur. Dès que ma fille a démarré, du CD qu’elle avait écouté auparavant, David Halliday chantait…
« Tu ne m’as pas laissé le temps,
De te dire tout ce que je t’aime
Et tout ce que tu me manques… »
Exactement ce que j’ai déploré en apprenant son départ !
De plus, cette chanson avait été aussi un signe, peu après qu’on ait su qu’il avait un cancer. J’essaierai de retrouver le billet en question.
En attendant le jour de l’incinération, je suis revenue chez moi le lendemain soir (27 Mai), jour de Pentecôte, ma fille ayant pris le relais pour rester auprès de ma mère et de ma belle-sœur.
Le 28 au matin (lundi de Pentecôte), comme d’habitude, j’ai préparé la nourriture pour les oiseaux, avec quand même toujours ce petit doute :
« Ai-je tort ou raison de leur donner encore, même si j’ai diminué. »
Avant de sortir avec mon escabeau, j’ai regardé par la porte-fenêtre pour vérifier que le pic épeiche ne soit pas en train de manger (c’est un oiseau craintif), de peur de le faire fuir. Ne voyant rien de particulier, je suis sortie (il devait être 6h30 à 7 heures environ).
J’étais perchée sur mon escabeau, prête à accrocher une boule neuve, quand un bruit venant du champ, sur ma droite, a attiré mon attention…
Et là, j’ai vu… 1 biche et un chevreuil courir de l’autre côté de la clôture du fond du jardin.
Sur le moment, je m’en suis voulu, pensant qu’ils étaient là et que je les avais fait fuir. Or non, ils ne m’avaient apparemment pas vue et sont restés à gambader tandis que statufiée sur mon escabeau, le bras levé, je retenais ma respiration, priant le ciel de me laisser ce spectacle féérique le plus longtemps possible…
Et cela a duré, jusqu’à ce qu’un bruit de voiture, au loin, les fasse fuir.
Etrangement, la veille, justement, nous avions déploré, avec mon compagnon, de ne pas en avoir vu cette année, nous pensions qu’ils avaient tous été décimés par les chasseurs.
Un peu plus tard, je suis partie faire des courses, pensant que mon supermarché habituel était ouvert… Mais le rideau était fermé. J’ai poussé un peu plus loin et en ai trouvé un autre où je n’ai pas l’habitude d’aller. Sur un côté, se tenaient 2 jeunes hommes à l’aspect « punk », qui semblaient faire la manche.
J’ai fait mes courses urgentes puis en sortant, je suis repassée devant les 2 jeunes. Je me posais la question de leur donner une petite pièce ou pas, pensant à mon frère et à ses excès. Ce n’était peut-être pas une bonne chose, là encore, suivant l’usage qu’ils en feraient. Pendant que je laissais mon caddy, j’ai vu qu’un des 2 jeunes s’éloignait.
Mue par une impulsion, j’ai décidé de quand même donner une pièce à celui qui restait, de toute façon, ça ne changerait pas grand-chose. En la lui tendant, je me suis entendue lui dire ces mot, dans un sanglot :
« Je viens de perdre mon frère. Il a brûlé la chandelle par les 2 bouts… Alors s’il vous plaît, prenez soin de vous. »
J’ai répété cette dernière phrase 2 fois. Le jeune homme m’a regardée. Il m’a semblé voir quelque chose dans son regard bleu, tandis qu’il me disait merci.
Qui sait, peut-être ai-je semé ainsi, grâce à mon frère, une petite graine qui poussera peut-être et l’aidera à prendre conscience ?
Le mardi, ce furent des signes avec des chansons, à la radio, en rapport avec ce qui m’était expliqué, sur le « formatage » de mon enfance.
La suite bientôt !