Hello !
Dimanche dernier, en arpentant un vide-greniers, mon regard est tombé sur ce cadre, qui était bien en vue, au pied d'une table. Cela m'a tellement fait penser à la photo de la carte des ambulanciers qui amenaient mon frère à ses examens, et qui ont conduit ma mère à l'hôpital, le mois dernier, que je l'ai acheté.
Le fond est un miroir ("effet miroir" ?). Sur le côté droit, il y a un tronc d'arbre. L'image scannée fait penser à une forme, dessinée par le tronc, ne trouvez-vous pas ?
Petit détour, avant de continuer le récit du précédent billet. Peu avant les problèmes de santé de ma mère, j'ai entendu Florent Mothe, à la radio, présenter sa nouvelle chanson:
"Les blessures qui ne se voient pas" (Album "Rock in chair", piste n°4)
Mon attention a été attirée par quelques phrases, notamment:
"Les blessures qui ne se voient pas
Nous font du mal bien plus que toutes les autres..."
Et aussi, vers la fin de la chanson:
"Les blessures qui ne se voient pas
Parfois elles semblent avoir perdu nos traces
Et quand on ne s'y attend pas
Et sans que jamais les autres le sachent
Elles remontent à la surface
Et nous fusillent une fois encore..."
!!!!!
Je l'ai entendue plusieurs fois depuis, elle semblait porter un présage.
Le sujet que je vais aborder, je ne savais pas si je devais en parler ou pas, car c'est assez personnel, alors j'ai demandé un signe, avant-hier, et peu après, par "hasard", je suis tombée sur des passages de l'émission:
"Toute une histoire"
Elle était consacrée à la recherche de personnes disparues (enfants notamment). Le premier passage donnait la parole à un frère et une soeur, dont le frère avait disparu depuis plusieurs années. La jeune femme n'était pas née quand cela s'est produit, sa Maman l'attendait.
Le frère et la soeur ne connaissaient pas le repos, tant ils avaient à coeur de découvrir ce qu'il était réellement arrivé à cet enfant, et ceci par rapport à leur mère, afin de lui apporter de l'apaisement. La jeune femme pleurait en décrivant les souffrances de sa mère.
Maître Marc Geiger, l'avocat pénaliste qui intervient souvent dans l'émission, (il réconcilie définitivement avec les avocats), lui a conseillé fort justement de ne pas oublier de vivre sa vie, et de moins prendre sur elle les souffrances de sa mère.
Un peu plus tard, quand je suis repassée devant la télé, la parole était donnée à une autre jeune femme, dont le frère avait été tué par un chauffard, et qui racontait sa bataille contre le sentiment de culpabilité qui avait failli la détruire, détruire son couple, et sa famille. Elle se reprochait d'avoir initié la balade à moto fatale à son frère.
Cela nous ramène à cet odieux sentiment de culpabilité, qu'on a tant de mal à débusquer et à éradiquer, à la suite de décès de proches, et à plus forte raison si cela s'est produit dans des circonstances dramatiques.
J'ai déjà raconté les drames vécus par ma mère pendant la guerre d'abord (son mari et son frère FUSILLES en tant que Résistants), et plus particulièrement le décès de son premier enfant, moins de 5 ans après, dans des circonstances porteuses de sentiment de culpabilité. Malheureusement, à l'époque, pas de psy pour aider à surmonter l'épreuve.
Mes chers inspirateurs célestes ont souvent mis en garde, vous le savez, contre les risques liés à tout sentiment de culpabilité non soigné, y compris si on y a mis le déni. Tôt ou tard, disaient-ils, la blessure va se réactiver à l'occasion d'une épreuve ("Et quand on ne s'y attend pas (...) elles remontent à la surface..." chante Florent Mothe).
Hélas, la suite leur a donné raison, car les circonstances du "décès" de mon frère, il y a un an, ont remis ma mère, une nouvelle fois, face à un sentiment de culpabilité, qu'elle a étouffé, car trop douloureux, et qu'elle semblait avoir surmonté... comme autrefois.
Et ces chers Anges m'ont expliqué que ce sentiment de culpabilité non soigné, "explose dans la tête, lors de circonstances particulières".
La raison de son problème ?????
Car lors de cet épisode de perte de contact avec la réalité, ma mère semblait être remontée un an en arrière, et semblait refaire l'histoire du décès de mon frère.
Voilà pourquoi, il est d'une extrême importance, me semble-t-il, de faire appel à des professionnels diplômés et compétents, quand on vit des pertes et drames, afin de guérir ses blessures, de ne pas emprisonner en soi une "bombe à retardement".
Attention donc, encore et toujours, à certaines associations et autres mediums prétendant apporter aide et soutien aux personnes en deuil, sans avoir fait un minimum d'études sur le sujet, persuadés qu'ils sont que leurs "dons" les rendent omnicients.
Je n'ai rien, bien au contraire, car j'en connais de compétents, contre les mediums qui se "contentent", et c'est déjà beaucoup, de délivrer des messages de défunts, y compris si c'est leur profession, car ils sont d'un extrême réconfort, très souvent, et peuvent même donner le courage de continuer à vivre.
Que chacun ait l'humilité de rester à sa place... Ou de faire des études en psychologie, avant toute initiative. C'est un minimum, quand on veut faire honnêtement son travail.
Car si pour exercer en tant que professionnel, il faut démontrer ses compétences, il n'est rien demandé à ceux qui interviennent sous couvert d'association. Il convient donc d'être vigilant et prudent.
Si seulement notre expérience pouvait faire bouger les choses et renvoyer les "pieds nickelés" ramasser des fraises, ou des melons, comme ils veulent...
C'est certes plus fatigant pour améliorer son ordinaire, mais cela éviterait beaucoup de souffrances, y compris à eux, car tout revient.
La suite bientôt !!!
Bonne soirée !