Photo personnelle de ma promenade "mouillée"
Hello !
Même si le mot « Victoire » n’a pas tout à fait, pour ces chers Anges, le même sens que pour nous, ils n’ont pas manqué quand même l’occasion de faire un petit clin d’œil encourageant, face à la Victoire de Montpellier, et en tirer, comme à leur habitude, un encouragement à l’espérance, en citant une phrase de la chanson de Grégoire « Toi + moi » :
« A 2, à 1000,
Je sais qu’on est capable,
Tout est possible,
Tout est réalisable… »
Je voudrais revenir sur les effets de la souffrance, qui peuvent parfois rendre sourd et aveugle, et par là même complaisants envers des comportements susceptibles d’être dangereux, en vous racontant un fait auquel j’ai assisté il y a 4 ou 5 ans.
Par « hasard », j’avais appris qu’une personne que j’apprécie donnait une conférence dans une association de spiritualité, dans une ville, non loin du coin où j’habitais à l’époque. Je m’y suis donc rendue, et ai assisté, du même coup, à des « contacts médiumniques » donnés par quelqu’un que je ne connaissais pas, et qui m’a fait assez grande impression par ses précisions.
Une de mes amies, intéressée par ce que je lui avais raconté (elle avait subi un deuil d’un proche), m’avait décidée à l’accompagner pour une autre conférence, au même endroit, quelque temps plus tard, avec là encore « contacts médiumniques », même si ce n’était pas la personne que j’avais vue précédemment qui officiait.
Sur le trajet, il s’était passé quelque chose d’étrange : alors que je tournais machinalement la tête vers un véhicule, arrêté au stop à la perpendiculaire de la route que nous empruntions, (mon amie conduisait), j’ai reconnu un couple de mes connaissances.
Et il s’agissait ???
D’anciens camarades, connus dans la soi-disant école de spiritualité, (dûment qualifié de « secte » par les pouvoirs publics).
Ce couple avait d’ailleurs été le plus odieux de tous, à mon égard, quand j’ai commencé à recevoir les messages en écriture automatique et intuitive, invitant à poser et se poser les bonnes questions. Adeptes de cette « école », mais pas de la pensée différente, là encore.
Cette rencontre fugace, je ne l’ai bien sûr pas considérée comme un « hasard », car je n’avais revu aucun d’entre eux, depuis 2002. Mais je ne savais trop quel sens lui accorder.
Nous avons retrouvé d’autres copines de mon amie, qui étaient aussi intéressées par ces conférences.
Les « contacts médiumniques » ont commencé. C’était la première fois que je voyais la personne qui les faisait, même si j’en avais entendu parler (en bien et en mal, c’était selon).
Suivant les réactions des personnes de la très nombreuse assistance (salle pleine à craquer), il semblait que ses « voyances » soient concluantes. Une dame, notamment, a été beaucoup émue et a beaucoup pleuré « grâce » aux contacts qui lui ont été faits, longuement, sur son enfant décédé. Son désespoir, face à ce deuil, serrait le cœur.
A la reprise, après la pause, la personne officiant, a demandé le silence, et de ne pas sortir pendant la séance, pour, a-t-elle indiqué, ne pas perturber son inspiration ni ses capacités à ressentir les « décédés ».
Peu de temps après, pourtant, elle s’est mise à hurler, invectivant une personne de l’assistance qui s’était levée pour sortir, malgré l’interdiction… La « contrevenante » n’était autre que la Maman éplorée qui nous avait tant émus.
Je n’avais pas entendu les bruits de ses pas, par contre j’ai sursauté en entendant les vociférations de l’officiante. J’en avais la chair de poule, tant cela me semblait disproportionné.
« Elle a été servie et bien servie » hurlait-elle, lui reprochant de ne pas respecter la séance et les autres.
La pauvre Maman sortie, l’officiante a repris ses contacts, comme si de rien n’était.
Certes, je comprends tout à fait cette nécessité de silence, j’y adhère aussi, mais vu la crise piquée, à la limite de l’hystérie, qui apparemment n’avait pas « coupé le fil de l’inspiration», il y avait probablement peu de risques qu’un bruit de pas et/ou de porte, voire un déplacement, en comparaison, soit plus perturbant.
J’étais atterrée, songeant à ce qu’avait pu ressentir cette Maman, surtout au regard du désespoir que nous avions pu voir. Certes elle avait agi légèrement, mais peut-être avait-elle des impératifs de train, ou autres, ou peut-être n’avait-elle pas entendu la requête, toute à la joie de ce qui lui avait été dit.
Comment savoir ?
Comment savoir aussi son retour chez elle ? Etait-elle en état de conduire, vu le lynchage ?
Personne n’a semblé s’en soucier.
Après la séance, j’en avais encore gros sur le cœur, et m’en suis ouverte aux personnes qui nous accompagnaient.
Et vous savez quoi ?
Aucune n’a trouvé cela anormal. Personne n’a vu l’incongruité de cette colère et ces hurlements qui n’avaient pourtant pas coupé l’inspiration de l’officiante. Personne n’a imaginé une seconde l’effet sur cette Maman désespérée.
Pourquoi ?
Parce que toutes étaient là dans le but de recevoir un message de leurs chers disparus (mon amie en avait d’ailleurs eu un).
Est-ce que pour autant, dans d’autres circonstances, elles auraient eu le même réaction ?
Combien parmi les spectateurs n’ont rien dit parce qu’ils n’ont pas pris conscience de la gravité de la scène ?
Combien comme moi (qui n’attendais pas de message, puisque j’en ai de mon côté) n’ont rien osé dire, pour ne pas faire de scandale, par égard pour toutes ces personnes de l’assistance, en attente de signes ou de paroles de réconfort de leur cher disparu ???
En repensant à ce couple, entrevu sur le chemin, à l’aller, et au signe que cela pouvait représenter, et face à cette scène qui m’a laissée très perplexe et perturbée, culpabilisant même de ne pas avoir protesté, de ne pas avoir fait part de ma désapprobation, j’ai résolu de ne plus revenir dans cette association.
Mon amie y est retournée une autre fois seule, mais un fait désagréable survenu cette fois là aussi l’a dissuadée d’y revenir.
Quand, quelque temps plus tard, j’ai fait moi-même les frais d’une telle attitude (même si l’assistance était très très clairsemée, et que c’était par rapport à une question), je n’ai pu m’empêcher de me poser la question :
Est-ce que, si j’avais tapé du poing sur la table et exprimé mon désaccord, à l’époque, dans cette autre association, je n’aurais pas subi la même chose ce jour là ? J’avais probablement eu tort de me taire.
Par ce fait particulier, n’essayait-on pas d’attirer mon attention sur les risques de dérives possibles de ce genre d’expérience en général ?
Les 2 fois, je me suis demandé pour qui se prenaient ces personnages. Cela ne me semble pas être une attitude juste.
C’est indéniable que grâce à ces « contacts médiumniques », beaucoup d’êtres en souffrance se trouvent apaisés, et cela doit être reconnu et souligné.
Mais de quel droit maltraiter quelqu’un, à plus forte raison en connaissant l’étendue de ses souffrances ? Encore que personne ne les porte sur le front, ses souffrances.
Qu’il lui arrive un accident, en repartant, ou que le désespoir la pousse à faire un geste fatal, est-ce que cela doit passer par les « pertes et profits » ?
DE QUEL DROIT ?
Et se taire, c’est non seulement faire preuve de complaisance (coupable ?) mais aussi être complice, et encourager à continuer.
En tous cas, si je devais assister à quelque chose de ce genre, dans l’avenir, je n’hésiterais pas à m’élever contre ces façons de faire. Par devoir, même seule contre tous, mais aussi pour éviter d’avoir à le vivre à nouveau personnellement, car ces personnages qui se prennent pour des « Dieux », ne semblent pas avoir compris le moins du monde que, non seulement ils n’ont aucune espèce de supériorité sur quiconque, mais que tout nous revient, tôt ou tard… Et qu’il ne sert à rien de faire l’autruche.
Bonne fin de journée !